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 Le conte de fée d'Amélia Tranche-Troncs

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AuteurMessage
ManuE
Lecteur



Nombre de messages : 36
Localisation : Quelque part entre deux rêves
Date d'inscription : 09/03/2005

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MessageSujet: Le conte de fée d'Amélia Tranche-Troncs   Le conte de fée d'Amélia Tranche-Troncs EmptyLun 5 Sep - 13:41

Je suis née dans un petit village d’Éniomyr à l’Ouest d’Alba. Où exactement ? Je ne saurais vous le dire : mon sens de l’orientation a toujours été meilleur que ma capacité à lire des cartes. D’ailleurs, jusqu’à tout récemment, je ne savais même pas lire tout court. J’ai appris tout récemment, grâce à mon cousin Alphonse, qui a bien voulu me l’enseigner, afin que, comme tous les autres Tranche Troncs, je puisse écrire mes histoires dans le Grand Livre.

Et maintenant, trêve de jacasseries, il y a bien des choses à raconter, des choses que je n’aurais jamais crues possibles avant de les voir de mes propres yeux. Et encore-là, je devais me pincer pour m’assurer que je n’étais pas en train de rêver, tellement elles dépassaient tout ce que j’avais déjà pu imaginer.

J’ai grandi dans un petit village où on ne croit ni aux Dieux, ni à la Magie. Pour tous les gens qui habitent là-bas, ces deux concepts plutôt singuliers n’existent tout simplement pas. Et ils ne s’en portent pas plus mal pour autant. Mais enfin, je vivais une enfance plutôt heureuse et sans encombres, jusqu’à ce que vienne l’âge de me marier. Comme convenu, j’ai épousé, sans vraiment le connaître, le fils de l’aubergiste du village à qui j’étais promise depuis ma naissance. Cela devait m’assurer une vie plutôt confortable, enfin, c’est ce que mes parents croyaient et voulaient que je croie aussi. Peine perdue, il aurait mieux valu rester vieille fille toute ma vie que d’endurer pareil calvaire.

Même s’il allait tôt ou tard hériter de la fortune de son paternel, mon nouvel époux ne m’aurait jamais rendue heureuse. En tout cas, certainement pas de la manière dont il me traitait. Je ne l’aimais pas et il me le rendait bien. Pour lui, je n’étais pas une épouse, mais une vulgaire employée, une esclave personnelle de qui il pouvait tout exiger et disposer à sa guise. Il buvait comme un trou sans fond et quand il me rejoignait, pour mon plus grand malheur, dans notre chambre commune, il me forçait à faire des choses que je n’oserais nommer. Et si je résistais, il me battait. «Faut bien assurer la descendance ! », qu’il disait. Pour ça, il aurait bien pu se passer de moi… des enfants, il a au moins dû en avoir une douzaine, mais aucun n’était de moi.

Incapable de supporter plus longtemps ces conditions, j’ai imploré l’aide de mes parents. Ils n’ont rien voulu faire, de peur de s’attirer les foudres de l’aubergiste, qui était aussi le bourgmestre du village. Je ne sais trop compter le nombre de fois où ils m’ont assuré que le mariage était une chose irréversible qui devait assurer mon bonheur. Ce n’est qu’une fois qu’ils ont vu mes blessures, après une nuit particulièrement violente, qu’ils ont finalement cessé de réciter leur litanie. Horrifiés, ils m’ont aidée à planifier ma fuite et fait croire à tout le monde que j’étais morte après avoir été sauvagement attaquée. Seul mon mari et eux-mêmes savent réellement par qui.

Mais évidemment, j’ai survécu à ces blessures, bien qu’elles furent plutôt sérieuses. Équipée du strict nécessaire, j’ai fui ma terre natale en direction du soleil levant. J’ai marché longtemps vers le sud-est, un temps qui m’a semblé infiniment long, à moi qui n’étais pas encore habituée à parcourir de longues distances. Après quelques jours de cette longue et pénible marche, à la nuit tombante, j’ai rencontré un petit campement en bordure de forêt. Une tente était piquée près d’un feu au-dessus duquel grillait un lapin qui dégageait une odeur fort appétissante. Et non loin de là, un homme était affairé à ramasser du bois mort. Je l’ai regardé très longtemps, hésitant à m’approcher, jusqu’à ce soit finalement lui qui m’aperçoive, sursaute et laisse tomber sa pile de bois. Je me suis mise à courir pour me sauver, mais j’ai marché dans un piège et je me suis retrouvée la tête en-bas. C’était assez embarrassant, croyez-moi !

Après s’être assuré que je ne lui avais rien pris, l’inconnu m’a libérée de son piège en s’excusant de m’avoir fait peur et m’a invitée à partager son repas. Nous avons conversé longuement ce soir-là, et c’est complètement atterré qu’il a écouté mon histoire. Étant donné qu’il n’avait nulle part où aller, il m’a proposé de m’accompagner là où j’irais : vers l’Est. Au fil de ce long voyage, il est devenu mon meilleur ami. Il a d’abord soigné mes blessures, puis m’a appris à poser des pièges, à reconnaître les bonnes herbes qui poussaient dans la forêt et à concocter diverses mixtures à partir de leurs fleurs.

Nous avons traversé une bonne partie d’Alba avant d’arriver en Faerie. À peine avions-nous mis les pieds en cette Seigneurie qu’un héraut nous conviait à un banquet, à la forteresse du Duc Sojidor. Pour une raison que j’ignore, mon compagnon de route n’a pas voulu y aller, mais il est parvenu à me convaincre d’y assister.

N’hésitant devant rien, j’ai assisté à cette soirée qui a complètement transformé ma vie. J’y ai rencontré des tas de gens différents, tous plus spéciaux les un que les autres, mais le plus extraordinaire, c’est qu’il y avait aussi d’autres Tranche-Troncs parmis eux ! Il y avait des petites personnes ailées qui volaient dans les airs, plusieurs sortes d’elfes, un homme avec des cornes et même un Ilithid ! (C’est une sorte d’homme bizarre qui se promène avec le cerveau à l’air et des tentacules dans le visage… Brrr ! ça fait peur ! )

Durant cette soirée, beaucoup de choses se sont passées. Avec mon cousin Akila Tranche Troncs, j’ai résolu une énigme compliquée. Et mon cousin Alphonse avait une main en feu, mais elle ne brûlait pas ! Puis, mon cousin Willington m’a offert une baronnie sur ses terres, que j’ai accepté sans hésiter. Une baronnie ! Toute à moi ! Qui aurait pu y croire ? Il m’a semblé que je n’avais jamais été aussi heureuse depuis une éternité.

Dès la fin de la soirée, je me suis précipitée au campement pour rejoindre mon ami et lui annoncer la bonne nouvelle, mais il était parti, sa tente n’était plus là. Et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je n’avais jamais su son nom.
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